De petitie is gericht aan: Federale Minster van Volksgezondheid

Monsieur le Ministre,
Monsieur Vandenbroucke,

Au nom de nombreux pharmaciens de toute la Belgique, qu’ils soient indépendants ou salariés, travaillant dans des pharmacies individuelles, des groupements ou des réseaux de collaboration plus larges, je m’adresse à vous avec une grande inquiétude concernant la campagne télévisée d’une pharmacie en ligne, actuellement diffusée en prime time sur plusieurs chaînes. Le spot en question peut notamment être visionné ici : https://www.youtube.com/watch?v=Nm9UQ8PktKY.

Cette campagne ouvre encore davantage la porte à la commercialisation des soins pharmaceutiques et mine la confiance dans le rôle du pharmacien local. Plus encore : il est évident que le seul objectif de cette campagne est le recrutement de clients — ce qui va directement à l’encontre des valeurs et du cadre éthique auxquels nous, pharmaciens, sommes attachés.

De plus, cela crée un terrain de jeu inégal. Les grandes plateformes en ligne peuvent recourir à un marketing agressif, tandis que les pharmaciens reconnus sont — à juste titre — tenus de respecter le code déontologique de l’Ordre des Pharmaciens. Ce code nous interdit de faire de la publicité commerciale, car notre mission première est de prodiguer des soins, non de vendre.
Cette asymétrie nous empêche de nous positionner sur un pied d’égalité, alors même que notre rôle sociétal consiste précisément à garantir des soins pharmaceutiques accessibles, sûrs et personnalisés — avec des conseils professionnels et un suivi adapté.

Il est d’autant plus préoccupant que cette approche commerciale va totalement à l’encontre de la politique que nous souhaitons mener en tant que société et secteur de la santé : un renforcement des soins de première ligne, avec une attention portée à la prévention, à l’usage rationnel des médicaments et à l’accompagnement personnalisé. Tandis que les pharmaciens s’engagent chaque jour pour assurer des soins appropriés, les acteurs en ligne mettent l’accent sur la vente de la plus grande quantité de produits possible — y compris des produits qui ne sont pas forcément les plus adaptés au problème spécifique du patient. Cela engendre des risques difficilement conciliables avec des soins de qualité.

Nous demandons donc avec insistance que cette problématique soit prise au sérieux, et qu’un cadre politique clair soit mis en place concernant la publicité dans le secteur pharmaceutique. Les soins ne peuvent jamais être réduits à un simple modèle de vente.

Nous comptons sur votre attention et restons bien entendu ouverts à la concertation.